Maison de la bd
Souvent dénigrée - expression mineure de l'art de l'estampe - l'image d'Épinal demeure pourtant l'un des symboles de l'imagerie populaire et s'inscrit pleinement dans l'histoire de la gravure et de ses techniques. Art populaire, elle recouvre la production d’abord de gravures sur bois puis sur métal et de lithographies, largement coloriées et destinées surtout au public des campagnes. Épinal s'imposa, en France, comme le centre le plus important, éclipsant la production de villes comme Strasbourg, Lille, Chartres ou Orléans.
Indissociable de la production d'une imagerie religieuse dont les prémices remontent au XVe siècle, et héritée du savoir-faire des dominotiers, l'image d'Épinal à proprement parler est inventée à la fin du XVIIIe siècle, dans la ville éponyme, par Jean-Charles Pellerin (1756-1836). Fils d'un maître-cartier, et horloger de son état, ce dernier renonce à sa vocation initiale, pour se tourner en 1796 vers la production d'images sur papier, à partir de gravures sur bois colorées au pochoir. Les premières images, réalisées peu de temps avant la Révolution française, avaient un caractère essentiellement religieux, issu de la tradition populaire. Puis apparurent des sujets qui s'inspiraient des événements de la Révolution, et de la chute de la royauté.